L’atelier des miracles

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De Valérie Tong Cuong

Lecture 2018

Résumé : Prof d’histoire-géo mariée à un politicien narcissique, Mariette est au bout du rouleau. Une provocation de trop et elle craque, envoyant valser un élève dans l’escalier. Mariette a franchi la ligne rouge. Millie, jeune secrétaire intérimaire, vit dans une solitude monacale. Mais un soir, son immeuble brûle. Elle tourne le dos aux flammes se jette dans le vide. Déserteur de l’armée, Monsieur Mike a fait de la rue son foyer. Installé tranquillement sous un porche, il ne s’attendait pas à ce que, ce matin, le « farfadet » et sa bande le passent à tabac. Au moment où Mariette, Millie et Mike heurtent le mur de leur existence, un homme providentiel surgit et leur tend la main – Jean, qui accueille dans son Atelier les âmes cassées, et dont on dit qu’il fait des miracles. Mais peut-on vraiment se reconstruire sans affronter ses fantômes ? Avancer en se mentant et en mentant aux autres ? Ensemble, les locataires de l’Atelier vont devoir accepter leur part d’ombre, tandis que le mystérieux Jean tire les ficelles d’un jeu de plus en plus dangereux.

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Mon avis : Millie, Monsieur Mike et Mariette sont tous les trois dans une impasse dans leur vie. Rien ne va plus, ni pour les uns ni pour les autres. De manière inespérée, un « miracle » se produit, Jean arrive dans leur vie afin de les aider.

Les personnages sont très distincts, l’auteure Valérie Tong Cuong a fait en sorte de jouer sur les mots et la tournure des phrases. Ce livre comporte trois points de vue, ceux des trois personnages principaux, j’ai trouvé ingénieux de les différencier grâce à une écriture différente. Millie est un personnage que j’ai trouvé étrange, mal dans sa vie, elle décide, suite à un accident, de faire croire qu’elle est amnésique et se donne pour nom Zelda. Personne ne sait rien d’elle, sa nouvelle identité amnésique est assurée. Monsieur Mike est un homme qui vit dans la rue, je ne l’ai pas aimé du tout, la cause principale est la façon dont il parlait et tournait ses phrases. Mariette est mon personnage préféré, femme perdue et harcelée par ses élèves à l’école, dénigrée par son mari, ses espoirs se sont envolés. Je me suis sentie proche de cette femme, c’est celle qui m’a le plus touché. Le dernier personnage dont j’aimerai parler est Jean, le « sauveur ». Il apparaît comme un être miraculeux dans le roman et j’avoue que cette image m’a laissé perplexe. Je ne l’ai pas trouvé particulièrement intéressant, certes il apporte une aide, mais tout dans sa méthode n’est pas au point.

Il s’agit pour moi d’une relecture. La première a eu lieu à mes 17 ans, aujourd’hui j’en ai 22. À l’époque, j’ai trouvé ce livre passionnant, dynamique, intriguant. Aujourd’hui mes attentes et mes impressions ne sont plus les mêmes, j’ai aperçu quelques longueurs importantes, le point de vue de Monsieur Mike qui me semblait être une éternité puisque je ne porte pas ce personnage dans mon cœur et un dynamique que j’ai moins retrouvé que dans ma première lecture de ce livre. L’ambiance est plongée entre espoir, la venue et l’aide apportée par Jean et le désespoir, les problèmes de la vie quotidienne et la sensation d’être dans une impasse.

Je ne relis jamais mes livres par peur de moins aimer que la première fois. J’ai voulu tenter avec cet univers qui me manquait et malheureusement, ayant grandi, mes attentes n’étaient plus les mêmes et j’ai moins apprécié ma lecture. Je me suis parfois ennuyée. J’ai adoré le personnage de Mariette qui restera pour moi la clé de ce roman, la petite perle de cette lecture. J’ai apprécié redécouvrir ce monde mais je suis déçue de ne pas avoir autant apprécié que la première fois, il y a 5 ans.

★★★★★★★★★★

2 réflexions sur “L’atelier des miracles

  1. J’ai moyennement apprécié ce roman dès ma première lecture (à cause du rythme, des longueurs sur certains passages et de la conclusion que j’ai trouvée un peu bâclée), mais j’avais énormément apprécié un autre roman de cette auteure : Pardonnable, Impardonnable. Je suis tenté de le relire, mais j’ai peur que la deuxième impression soit moins bonne et que ça me gâche mon souvenir de ce bouquin et le plaisir qu’il m’a donné la première fois. En lisant ton article, je me dis qu’il vaut peut-être mieux que je reste sur ma première impression 🙂

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